Le savon saponifié à froid, que nous noterons savon SAF, a des origines très anciennes. Ce n’est pourtant que dans les années 1790 à 1820 que le processus sera maîtrisé et utilisé pour fabriquer des savons.
Il s’agit d’un procédé artisanal en complète contradiction avec l’industrie.
Comment ça marche ?
Il s’agit d’une réaction chimique entre des corps gras et et une base forte. Cette réaction produira le savon et la glycérine qui est un corps gras naturellement produit et très hydratant.
Corps Gras
(huile végétale, beurre) |
+ |
Base forte Eau+ soude ou Eau + potasse
On l'appelle souvent lessive et c'est aussi transparent que de l'eau |
= |
Savon avec la Glycérine
|
Le savon saponifié à froid sera donc riche en glycérine car elle n’est pas ôtée en cours de fabrication comme c’est le cas des savons industriels.
La base forte est également appelée agent alcalin.
- Une base forte à la soude donnera un savon solide
- Une base forte à la potasse donnera un savon mou ou liquide
La réaction chimique est provoquée par le mixage des corps gras et de la base forte. Ce mélange se fait à basse température, soit environ 45 °C. La réaction se poursuit dans le moule et dans les savons une fois durci pendant quelques jours.
Les savons SAF n’ont donc rien à voir avec les savons industriels obtenus après plusieurs heures de cuissons à hautes température et épurés, en fin de processus, de leur glycérine.
Remarque de la Savonnière:
On parle, c’est vrai, de saponification à froid, mais ce serait plus juste de dire que la saponification se fait à température tiède.
Un savon surgras c’est quoi ?
Pour garantir qu’il n’y a plus de soude ou de potasse dans le savon fini, il existe 2 méthodes :
- rajouter des corps gras à la fin du mélange, juste avant de couler le savon dans son moule
- de réduire la quantité de soude (ou de potasse) de la base forte afin qu’une partie des corps gras ne puissent pas être saponifiée.
C’est l’une ou l’autre des méthode qui permet d’obtenir un savon surgras dans lequel persiste encore des huiles ou beurre non saponifiés.
Ce procédé permet d’avoir des savons très doux avec de belles propriétés.
Remarque de la savonnière :
Je travaille en réduction de soude car j’ai toujours trouvé plus délicat d’ajouter une proportion d’huile en fin de mélange. J’évite comme cela la crainte de ne pas assez mélanger mes derniers corps gras ajoutés et d’obtenir des savons avec une coulée de gras…
Par ailleurs, je n’ai jamais constaté de différence de qualité du savon entre les 2 méthodes. Rien n’est prouvé en ce sens d’autant plus que la réaction de saponification se continue pendant plusieurs jours, Je ne pense pas que la soude choisisse quel corps gras elle va laissé à l’état pur….
Les ingrédients et les additifs.
En SAF, il n’y a de limite que l’imagination du savonnier.
Nous pouvons utiliser tous les corps gras, pour peu qu’ils soient bénéfique pour la peau.
Il en va de même pour les « additifs ». Nous pouvons utiliser tout ce que mère nature à créer… (lait, fruit, argile, poudre, fleur….)
Remarque de la savonnière :
J’ai toujours eu à souhait de choisir des ingrédients de qualités et naturels. Je n’utilise pas d’huile de palme ou ses dérivés même si cette huile présente un avantage économique.
Mes couleurs sont obtenues grâce à des argiles ou des poudres végétales. Pour mes « parfums », j’ai choisi de travailler avec des huiles essentielles ou des compositions issues d’isolats naturels certifiés COSMO.
Impact environnemental.
Le Savon SAF est TOTALEMENT biodégradable. Contrairement aux savons industriels qui contiennent souvent du EDTA et d’autre composés chimiques.
Conclusion de la savonnière sur la SAF :
J’ai essayé d’être claire et concise mais c’est un sujet tellement vaste, Je pourrais en parler pendant des heures.
Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à me contacter via le formulaire.
Béatrice